[Pseudochorthippus montanus] Chorthippus montanus

J'ai trouvé une assez grosse population de C. Montanus, avec tous les critères cette fois !  
Toujours à St Avé, mais cette fois au Moulin de Rulliac, dans une prairie humide d'environ 120 m de long sur 50 m de large, qui longe le Ruisseau de Lihuanten. A 2 km à l'est de Le Lanquo.
J'ai accidentellement décapité un mâle, donc j'en ai profité pour examiner son tegmina. Un tegmina parfait de C. Montanus !

Les femelles ont également tous les critères. Malheureusement, je n'ai pas leurs photos ni la photo du milieu, car pour une raison inconnue, j'ai perdu toutes les photos de ma carte SD
Si je n'arrive pas à les récupérer, je retournerais sur le site pour prendre des photos.

Bon, ben maintenant on sait que l'on peut rechercher bien au-delà de ce que l'on pensait pour cette espèce. Il est encore temps de remplir les nombreux vides.

Opération récupération des photos réussie.
Voilà donc la photo du milieu. Le ruisseau longe la prairie à gauche. En bas à gauche, il y a la ruine d'un moulin à eau (non visible sur la photo). On dirait que la prairie est un ancien réservoir d'eau qui alimentait le moulin.


Un mâle. Quand on repère un chanteur, déjà à première vue, un oeil exercé remarquera que l'apex des tegmina de C. Montanus est plus arrondie que celui de C. Parallelus.
Après, on passe à la mesure de l'aile postérieure et la distance du stigma par rapport à l'extrémité du tegmen. Cela évite de prélever un mâle pour rien.


Femelles :

Encore une nouvelle maille aujourd'hui pour C.montanus, UU92 (Poullan). En effet j'ai pu observer plusieurs individus dans une prairie ensoleillée traversée par le Goyen a proximité du lieu-dit Kersall sur la commune de Confort-meilars. Là encore la prairie n'a rien de tourbeuse et d'ailleurs elle n'est même pas humide! Je pense qu'il va vraiment falloir reconsidérer les exigences écologiques de l'espèce dans la région parce que là j'ai l'impression qu'on a du passer à côté de pas mal de choses. De toute évidence l'espèce à besoin d'une prospection plus spécifique à mon avis vu sa grande ressemblance avec parallelus. Vu les biotopes plus ou moins fréquents où l'on vient de le trouver je pense que pas mal de populations sont certainement passées inaperçues.

D'accord avec toi !

Bonjour à vous,

Pour compléter vos observations, dans le cadre d’une étude menée au GRETIA sur les prairies humides, nous avons trouvé une population de Pseudochortippus montanus, non loin du littoral (5/10 km à vol d’oiseau) dans le sud de Quimper près de Saint-Evarzec. Cela corrobore le fait qu’il peut exister des populations plus proches du littoral et déconnectées des autres secteurs plus importants. Nous avons pu suivre cette population trois ans durant, à raison de deux passages par été. De quoi faire quelques observations sur leur manière de se répartir et d’évoluer également en terme d’occupation spatiale au cours d’une saison.
La cohabitation avec P. parallelus est avérée mais c’est vrai que montanus se trouve plutôt sur les bordures para-tourbeuses et humides, mais il peut aussi s’étendre si la saison le permet (le cas en 2014 et 2015).
Au niveau du chant, je trouve que c’est casse-gueule quand même, les P. parallelus étant parfois très similaire au montanus, surtout en début de journée, à l’échauffement. Je ne m’y fierais pas trop.
Quand aux valves de la femelle, j’ai observé à plusieurs reprises des femelles de P. parallelus les sortir lorsqu’elles sont manipulées. Bref, il me semble important de regarder au repos et surtout de rechercher un maximum d’individus différents pour vérifier s’il ne s’agit pas d’un individu aberrant. Idem pour la longueur des ailes et des tegminas, apparemment on peut trouver des formes de P. parallelus macroptères, alors je me méfie un peu.
En tout cas, l’observation sur Saint-Avé a mis tous mes sens en alerte et je vais chercher sur Saint-Nolff ! J’aimerais bien avoir cette bestiole sur ma commune. Pour le moment, je n’ai trouvé que Stetophyma grossum, comme bestiole pouvant intégrer un cortège approchant.

Une nouvelle maille pour l'espèce samedi dernier lors de la journée de formation organisée par M.Buord aux environs de Plomelin(VU10).
Une belle population a été trouvée dans une prairie bordant le ruisseau du Corroac'h, et une fois de plus cette prairie, bien que tout de même intéressante, n'a rien de "tourbeuse", une végétation assez haute, composée d'orties,Lythrum,Oenanthe,etc..., le tout recouvert de liseron.
Ca plus les données de l'année dernière m'amène à penser que nous sommes complètement à côté de la plaque concernant les exigences écologiques de l'espèce.
Je pense que l'espèce est bien plus répandue que la carte ne le laisse deviner et qu'elle est à rechercher spécifiquement (à savoir examiner quelques minutes tous les parallelus trouvés pour ne pas passer à côté) dans la plupart des biotopes humides (à priori surtout inondés ou gorgés d'eau l'hiver), donc les zones basses et fossés des tourbières et landes humides, prairies humides en bordure d'étangs, rivières et autres points d'eau ainsi que les dépressions arrières-dunaires (j'ai observé un mâle au bord d'un fossé dans la dune grise à Tréguennec en août 2015).
Voilà je parie qu'avec quelques recherches ciblées on peut faire changer radicalement la carte de C.montanus.

François Bétard vient de publier un article intéressant sur la découverte d'une population de Criquet palustre en Vendée :
https://www.naturalistes-vendeens.org/wp-content/uploads/revue/NV13-133-137_Pseudochorthippus_montanus-F-Betard.pdf
Une espèce à rechercher en Bretagne !
Ça tombe bien on a une belle saison humide cette année