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| [Biblio] Récits d'aventures naturalistes | |
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Auteur | Message |
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JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Tant que voleront les cicindèles" de Roger Naviaux Sam 26 Oct 2013 - 7:27 | |
| Bonjour à tous - mouette_a_tricycle a écrit:
- Les "Chasses fragiles" citées précedement me rappelle les "Chasses subtiles" de Ernst Jünger (l'auteur d'Orages d'acier, écho allemand aux "Croix de bois" de Dorgelès). L'auteur y recherche son graal entomo, une cicindèle.
Pour répondre à Jean, le titre "Chasses fragiles" est effectivement un hommage à "Chasses subtiles" de Ernst Jünger. "Chasses subtiles" est une oeuvre littéraire plus que scientifique. Ernst Jünger y raconte sa vie et son émerveillement pour les insectes, toujours vif (même durant la guerre). C'est un livre qui a marqué plus d'un entomologiste puisque Roger Naviaux lui rend hommage dans un livre qui m'a beaucoup plus : "Tant que voleront les cicindèles". Eh oui, vous l'aurez compris Roger Naviaux est un spécialiste des Cicindèles. Il a parcouru le monde à leur recherche et nous dévoile dans ce livre le fruit de son expérience. Découvreur de plusieurs espèces nouvelles, il en a justement dédié une à Ernst Jünger. Dans son livre, il raconte toutes ses expériences de voyage et son obstination à pourchasser ses insectes favoris. Dépaysement garanti ! _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Jeu 12 Fév 2015 - 9:41, édité 2 fois | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: La cannelle et le pande de Jean-Marie Pelt Ven 8 Nov 2013 - 18:53 | |
| "La cannelle et le panda" de Jean-Marie Pelt : Un peu d'histoire, avec cette galerie de portrait de grands naturalistes à la découverte du monde. L'auteur nous dévoile avec quel esprit, les naturalistes ont exploré leur environnement. C'est un peu l'histoire de la botanique qui nous est racontée ici, mais petit à petit les animaux étranges n'ont pu être ignorés. Ce livre retrace les explorations (et l'organisation) du monde par les européens. Un seul bémol, j'ai l'impression que Jean-Marie Pelt a un peu de mépris pour les naturalistes français, qui ont souvent eu, c'est vrai, un temps de retard sur les anglais. Le dernier chapitre s'intitule : "Théodore Monod, le dernier des explorateurs ?" Les aventures du "Radeau des cimes" et les grandes missions de "La planète revisitée" sont de bonnes réponses aux angoisses de Jean-Marie Pelt : http://www.radeau-des-cimes.org/ http://laplaneterevisitee.org/fr L'Histoire continue _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Jeu 12 Fév 2015 - 9:45, édité 1 fois | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Une semaine chez les ours d' Armand Farrachi Jeu 16 Jan 2014 - 8:02 | |
| "Une semaine chez les ours" d'Armand Farrachi nous entraine dans les forêts de Slovénie. C'est le journal d'un écologiste qui rêve d'observer un ours sauvage dans son milieu naturel. Grâce à un guide fasciné par les grands mammifères, et aux autorisations des chasseurs slovènes, il parviendra à en observer plusieurs. Mais l'ours est discret et le moindre indice de présence humaine le fait déguerpir immédiatement. Les longs affûts sont l'occasion de s'imprégner de la forêt mais également de comparer le mode de gestion des chasseurs slovènes à celui des chasseurs français. La France est, (honte à nous), encore le pays des espèces nuisibles qu'il faut détruire. Mais ce livre est avant tout le récit d'un séjour en forêt, avec l'espoir d'y découvrir ses mystères. "Comme le possible suffit parfois mieux que le réel, à enchanter les lieux, les situations et à aiguiser les sens, chaque rocher intrigue et prête à interprétation. Les ours qu'on ne voit nulle part, sont potentiellement partout, et l'on s'arrête à chaque instant pour ne pas faire détaler des souches ou des fourmilières d'apparence trompeuse." p26 Un petit livre très agréable. Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Mar 3 Fév 2015 - 9:56, édité 1 fois | |
| | | The Ghost Nightjar
Date d'inscription : 25/01/2014 Age : 109
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Sam 25 Jan 2014 - 9:40 | |
| Bonjour à tous, Très bon fil de discussion que je découvre, merci Golawil. J'essaierai d'y contribuer de temps en temps. Suggestion : un message par livre, ce ne serait pas plus clair ? Bonnes lectures, kaprymulgus | |
| | | Claire
Date d'inscription : 17/12/2013 Age : 41 Localisation : Rennes - Fougères - Baie du Mont saint Michel
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Jeu 30 Jan 2014 - 17:42 | |
| Yep! http://www.gallmeister.fr/livre?livre_id=476 Aussi ornitho que baroudeuse je me suis laissé embarquer dans cette aventure qui m'a fait voyager du Golf du Mexique en Amérique latine en passant par le Canada... "En vol" de Alan Tennant | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Tigres dans la neige de Peter Matthiessen Lun 21 Avr 2014 - 8:11 | |
| "Tigres dans la neige" de Peter Matthiessen. Ce livre décrit le travail d'un groupe de naturaliste dévoué à la sauvegarde du "Tigre de l'Amour". (L'appellation "Tigre de Sibérie" n'ayant plus vraiment de sens aujourd'hui ) Le tigre est un animal tellement furtif que les connaissances sont difficiles à acquérir. L'auteur en profite pour faire un état des lieux de son air de répartition actuelle et sur les recherches menées dans les différentes réserves naturelles. Il s'avère que les chiffres sont tronqués. Souvent, les tigres sont imaginés prospérant au fin fond de la forêt. Mais, sur place aucune trace de présence concrète. Le tigre est en train de devenir une légende. En Sibérie, dans les montagnes que longent le fleuve Amour, Panthera tigris altaica se maintient encore dans une vaste zone isolée. Les chercheurs profitent de l'hiver pour suivre les traces laissées dans la neige. Ils capturent des tigres pour leur poser un collier émetteur. Les conditions climatiques sont difficiles et c'est leur meilleur moyen pour les étudier sans les déranger. Le livre comporte des illustrations et une carte très intéressante sur les limites d'extension du tigre autour de 1800 et actuellement. Le constat est alarmant ! En Inde : "Il doutait qu'aucun des parcs de petite taille puisse abriter encore longtemps une population de tigres significative. Car même si le braconnage est en baisse, les réserves de tigres sont menacées par les défrichements agricoles et la voracité du bétail domestique."p111 En Chine : "La Chine, depuis toujours principal consommateur de cette pharmacopée, est devenue, depuis l'extermination de ses propres tigres, le principal instigateur du commerce qui en découle."p126 Un peu d'espoir à la réserve de Sikhote-Aline : "A quelques pas de la traînée, nous trouvâmes les déjections de la tigresse. Enchanté par ce cas de figure idéal, Dale me fit remarquer qu'elle n'avait pas dû beaucoup quitter sa tanière à part pour se soulager. Raison pour laquelle les traces de l'embuscade, de l'attaque et du rapatriement de la carcasse étaient restées aussi clairement lisibles".p168 J'aurais apprécié que l'auteur dévoile un peu plus le travail de terrain, mais son tour d'horizon des différentes réserves est passionnant _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: L'homme qui murmurait à l'oreille des éléphants de Lawrence Anthony Mar 6 Mai 2014 - 19:25 | |
| Bonsoir à tous Je vous recommande ce livre de Lawrence Anthony : "L'homme qui murmurait à l'oreille des éléphants". L'auteur nous entraîne dans la réserve naturelle de Thula-Thula, en Afrique du Sud. C'est le récit (autobiographique) du sauvetage d'un groupe d'éléphants sauvages et aussi, de la vie dans une réserve naturelle. Il ne s'agit pas que d'une histoire d'éléphants, Lawrence Anthony nous explique tout son travail, les conflits avec les braconniers, les discussions avec les chefs Zoulou, les rencontres avec des espèces sauvages (serpents, crocodiles, buffles, rhinocéros,...). Certaines scènes sont bouleversantes, d'autres amusantes. C'est bien écrit, facile à lire,... vraiment je le recommande. "Tout comme le rugissement d'un lion, les grondements sourds du troupeau traversaient le bush à des kilomètres à la ronde. Les fréquences de ces vibrations sonores se situaient largement en dessous de celles perçues par l'ouïe humaine mais j'arrivais à les percevoir, sans les entendre. A leur façon, les éléphants utilisaient un langage bien à eux pour faire savoir à tout le monde où ils se trouvaient." p150 "Lire les signes de la nature est un art qui se perd et que peu de gens maîtrisent à l'heure actuelle. De nombreuses années au contact du bush m'avaient permis d'en acquérir les bases et j'avais décidé d'inspecter la rivière et de récolter des indices jusqu'à ce que le mystère soit résolu." p240 Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | CHANNIG PLEURDUD Section Kreiz Breizh
Date d'inscription : 01/07/2010
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Mer 7 Mai 2014 - 6:22 | |
| Un petit ajout concernant la lecture sur Le Tigre "de Sibérie", un livre sorti il y a quelques années , écrit par John Vaillant "Le tigre, une histoire vraie de vengeance et de survie".
Ce récit, extrêmement bien documenté, s'est déroulé en Sibérie orientale (dans les années 90 si je ne me trompe) , dans une région appelée le Primorié, glaciale en hiver, chaud et humide en été, royaume du tigre de l'Amour ou tigre sibérien, le plus gros spécimen de carnivore sur la planète. Le Tigre voit son territoire se rétrécir et le gibier lui manquer. L'homme, lui, vit dans des conditions extrêmement difficiles, pauvreté et vie très rude. L a population de cette région s’est tournée vers le braconnage et l’abattage illégal de la forêt pour survivre. On apprend que, aujourd'hui malheureusement , le grand Tigre de Sibérie n'est plus qu'un souvenir. Ce livre est à la Médiathèque de Lorient. | |
| | | CHANNIG PLEURDUD Section Kreiz Breizh
Date d'inscription : 01/07/2010
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Mer 7 Mai 2014 - 6:34 | |
| Autre livre que beaucoup ont dû lire : Une année à la campagne de Sue Hubbell sorti il y a bien 10 ans.
Un jour, Sue Hubbell, biologiste de formation, décide de changer de vie. Avec son mari, elle part à la recherche d'un endroit où ils pourraient vivre loin des villes. Après des saisons et des années en pleine nature, cette femme qui n'avait qu'une connaissance théorique de la nature découvre lentement l'immensité de l'univers qu'elle s'est choisi : sur ces quelques hectares de collines où, depuis la disparition des Indiens Osages, aucun être humain ne s'est vraiment arrêté, la vie a établi ses lois et ses règles, tissant un réseau de dépendances entre tous les habitants : les plantes, les insectes, les araignées, les serpents, les oiseaux, les mammifères, et même les parasites et les bactéries.
J'aimerais beaucoup avoir l'avis de naturalistes sur ce livre. Merci à vous.
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| | | The Ghost Nightjar
Date d'inscription : 25/01/2014 Age : 109
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Dim 27 Juil 2014 - 4:56 | |
| BAT, Une lecture pour l'été : "Histoire naturelle du comté de Selborne" par Gilbert White (éd. Le Mot et le Reste). Un classique de la littérature anglaise publié en 1789 pour la première fois, mais qui n'avait curieusement jamais été traduit en français. Plutôt que de courir le monde comme d'autres naturalistes de son époque, Gilbert White avait choisi de se pencher sur son environnement immédiat avec les moyens et les connaissances naturalistes de l'époque. Bonne lecture, kaprymulgus | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "The butterfly isles : A summer in search of our Emperors and Admirals" de Patrick Barkham Jeu 11 Sep 2014 - 6:59 | |
| Ce livre m'a été chaudement recommandé : "The butterfly isles : A summer in search of our Emperors and Admirals" de Patrick Barkham. Je ne l'ai pas encore lu. Le livre n'est semble-t-il pas traduit en français. L'auteur s'est lancé un défi, celui d'observer tous les papillons des îles britanniques. Il sillonne donc le pays à leur recherche. La critique est très bonne est les avis des lecteurs également. A quand la traduction française ? http://www.curtisbrown.co.uk/patrick-barkham/the-butterfly-isles/ Depuis, j'ai lu le livre (en version originale) et je le recommande. Il est accessible, agréable à lire et très bien documenté. Les papillons se nomment par leur nom vernaculaire mais les pages centrales comportent des illustrations de toutes les espèces accompagnées de leur nom anglais. (C'était une très bonne idée). C'est un livre qui devrait se faire une place dans ce genre littéraire. _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Mar 3 Fév 2015 - 9:42, édité 1 fois | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Les oies des neiges de William Fiennes Mer 24 Sep 2014 - 15:46 | |
| "Les oies des neiges" de William Fiennes. L'auteur nous entraîne dans une traversée de l'Amérique du nord, du Texas jusqu'à l'île de Baffin. Après des problèmes de santé qui l'ont alité à l'hôpital une trop longue période, il décide suivre la migration des oies des neiges. En fait, William Fiennes s'interroge sur le mal du pays qui l'a submergé durant son hospitalisation. De retour dans la maison de son enfance, il retrouve doucement la santé, mais commence à s'ennuyer. La lecture d'un vieux comte sur une oie des neiges égarée en Angleterre va offrir un but à son existence. Il décide de suivre les oies dans leur migration avec cette question en tête : Quelle est cette force qui les pousse à partir, puis à revenir ? Est-ce le mal du pays ? une forme de nostalgie ? Il s'arme donc de guides ornitho et s'envole pour l'Amérique. Ce livre est le récit de son voyage, de ses rencontres durant les longs trajets en bus ou en train, ou lors des étapes sur les sites de repos des oies. Il y observe également d'autres espèces migratrices comme les Martinets ou les Molosses du Brésil (Chauve-souris). "Les bêtes en cage "savent" qu'elles devraient, elles aussi, prendre leur envol. Ce besoin de voyager, ou Zugunruhe, fut décrit pour la première fois par Johann Andreas Naumann, qui avait étudié les loriots d'Europe et les gobe-mouches noirs au début du XIXe siècle. Selon son interprétation, le Zugunruhe était une expression de l'instinct migratoire des oiseaux." (p46) "Elles arrivaient du sud en longue traînées étagées qui s'entrecroisaient et ondulaient, ou bien donnaient l'impression, par un effet d'angle et de distance, de tournoyer sous forme de cordes et de doubles hélices. Elles volaient aussi conformément à leur alphabet limité aux V, J et W, ou bien formaient des chevrons encastrés les uns dans les autres, comme les insignes sur les épaulettes des officiers, et les criailleries aiguës des oies des neiges offraient un contrechant aux coup de klaxon plus graves et plus rudes des bernaches du Canada, nichées dans les phragmites et les massettes." (p109) Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Sam 21 Mar 2015 - 11:46, édité 1 fois | |
| | | CottonGrass
Date d'inscription : 05/01/2013 Localisation : Ingrandes-sur-Loire
| Sujet: Rêves arctiques : ZE livre Jeu 12 Fév 2015 - 9:12 | |
| <3 <3 <3 Voilà le genre de bouquin passionnant et marquant qu'on ne lit pas qu'une fois tant il contient d'extraordinaire (la singularité de l'Arctique) et tant il a à dire sur notre appréhension culturelle à l'environnement. Ci-dessous un copier-coller de la page web du bouquin sur le site de l'éditeur (Gallmeister) : Résultat de quatre années de voyage, de réflexions et de rencontres dans l’Arctique, ce livre est tout à la fois récit d’aventure, méditation sur l’art de l’exploration, images d’ours blancs et d’icebergs grands comme des villes.“C’est l’histoire d’une conversation sans âge, non seulement entre nous, sur ce que nous avons l’intention d’entreprendre ou ce que nous voulons réaliser, mais aussi avec cette terre – notre contemplation et notre admiration devant un orage sur la prairie, devant la crête découpée d’une jeune montagne ou devant l’essor soudain des canards au-dessus d’un lac isolé. Nous nous sommes raconté l’histoire de ce que nous représentons sur cette terre depuis 40 000 ans. Je crois qu’au cœur de cette histoire repose une simple et durable certitude : il est possible de vivre avec sagesse sur la Terre, et d’y vivre bien.” Récompensé en 1986 par le National Book Award, le plus prestigieux prix littéraire américain, Rêves arctiques est un classique magique et intemporel. | |
| | | CHANNIG PLEURDUD Section Kreiz Breizh
Date d'inscription : 01/07/2010
| Sujet: Re: [Biblio] Récits d'aventures naturalistes Sam 21 Fév 2015 - 9:19 | |
| Ce n'est pas tout à fait un récit d'aventures, mais pour ceux qui s'intéressent aux "Grands Singes" : le dernier Dossier de Pour la Science - Janv/Fev 2015 : Nos cousins les grands singes, leur avenir est entre nos mains.
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| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Les plantes à travers le monde" de François Couplan Sam 21 Mar 2015 - 11:22 | |
| "Les plantes à travers le monde" de François Couplan François Couplan est ethnobotaniste. Son travail consiste à rechercher les différents usages des plantes pratiqués par l'humanité. Ils nous raconte dans ce livre une série de voyages aux quatre coins du monde. Souvent sa première étape est d'explorer les marchés locaux. En discutant avec les commerçants, il apprend le nom et les parties utilisées d'une grandes variété de végétaux. Certains nous sont connus, mais trop rarement la façon de les accommoder. D'autres sont totalement méconnus et leur usage se perd. Ensuite, l'idéal est de rejoindre un village retiré, dont les habitants vivent en autarcie. Ces populations, pour survivre, valorisent, souvent avec ingéniosité, les ressources disponibles. Pour identifier les plantes,notre ethnobotaniste les goûte, les hume, les caresse, ... et oui c'est sa passion ! En Crète : Lors de mon premier séjour en Crète, j'avais été étonné de la présence de légumes sauvages sur les marchés urbains. [...] Plusieurs récipients sont remplis de feuilles, de tiges et de jeunes pousses agrémentés d'huile d'olive. Je reconnais sans peine des asperges à feuilles aiguës, des tiges de moutarde avec leurs boutons floraux et au moins trois espèces différentes de Composées proches du pissenlit, dont sans doute une chicorée. La saveur de ce plat est riche, légèrement sucrée et amère à la fois. L'acidité du jus de citron et le sel ajoutés la relèvent, tandis que les différentes plantes apportent des arômes qui intriguent mes papilles. Le croquant des végétaux est arrondi par le gras de l'huile d'olive. Chaque bouchée apporte une sensation nouvelle, un vrai plaisir." p30 En Ethiopie : "Il m'est enfin possible de m'arrêter pour toucher les plantes. Le contact physique, sensoriel, avec ces êtres vivants est pour moi essentiel. Il me semble sentir leur énergie passer en moi et me nourrir. La plupart me sont inconnues, mais qu'importe ! Bien plus que leur nom compte la relation qui naît avec elles à travers le regard, la sensation d'une douceur cotonneuse ou d'une rugosité particulière, le parfum qu'exhale une feuille froissée ou la perception d'une saveur étonnante. C'est de tous mes sens que je découvre un monde extraordinaire dont la diversité toujours renouvelée colore mon univers." p94 Au Laos : "Comme dans la plupart des cuisines asiatiques, les repas laotiens sont un véritable récital de saveurs. Par comparaison, je ressens à quel point la nourriture de l'Occidental moderne est fade. De plus en plus, elle manque de sapidité : nos légumes, nos fruits, trop poussés par la sélection et la culture, n'ont guère de goût." p143 Un livre qui donne envie de nouvelles sensations _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Avec les ours" de Valentin Pajetnov Ven 3 Avr 2015 - 15:48 | |
| "Avec les ours" de Valentin Pajetnov Voici un ouvrage pour vous imprègner de l'ambiance des grandes forêts du coeur de la Russie. L'auteur étudie le développement et le comportement des ours. Il raconte comment il a élevé des oursons et ses observations sur leur évolution. Mais des oursons trop familiers des hommes ne pourront plus survivre seuls. Trop confiants, ils s'approchent des habitations et se font tuer par les villageois effrayés. Riches de toutes ses observations, Valentin Pajetnov réapprend désormais aux oursons orphelins à regagner la vie sauvages. C'est un récit très bien écrit. Les oursons nous entraînent avec eux dans ce milieu forestier très particulier et si riche d'information pour leurs sens en éveil. "Je me laisse choir sur les skis en pliant mes jambes engourdies par l'émotion. J'observe la neige brassée par le plantigrade. A défaut de peur, une lourdeur désagréable m'envahit. Je me souviens alors qu'avant l'attaque j'étais occupé à prendre des notes dans mon journal. Le cherchant des yeux, je n'arrive pas à le retrouver. Je finis par le sortir de la neige, détrempé, constatant une fois de plus combien il est important d'écrire au crayon à papier, toujours indélébile." p27 "De bon matin nous arrivons à Katine Mokh, vaste marécage émaillé çà et là de petits lacs et d'îlots de terre où pousse abondamment l'airelle des marais avec aussi, clairsemés, des pins chétifs. Il y a tout autour comme un rideau de lédon ( Ledum palustre). Des tapis de mousse sont piqués par endroits de myrtilles. Katine Mokh est un monde à part. Bêtes et oiseaux viennent s'y nourrir de baies, d'herbes, de graines, d'aiguilles de pin. Des ruisseaux s'y abreuvent d'une eau que le marécage distribue avec parcimonie. Après le sous-bois, on est ravi de trouver ici de l'espace, de la lumière, et une odeur émouvante." p79 "L'exploration olfactive des pistes dure encore sept heures. Nous visitons trois autres territoires fourragers d'ours, rencontrons toutes sortes de marques excrémentielles anciennes ou fraîches, et marchons sur des traces de sangliers. Les oursons réagissent sans curiosité aux empreintes et déjections de sangliers. Peut-être sont-ils troublés par la proximité des odeurs d'ours. Nous tombons aussi sur une trace de blaireau. L'ayant flairée, ils promènent des yeux étonnés tout autour d'eux. Moi-même suis tenté d'en faire autant, bien qu'il n'y ait personne à la ronde. Puis je ris de moi, en silence : le blaireau ne vient ici que la nuit, mais son odeur est si forte qu'elle confond les oursons. En chemin nous effrayons quelques gélinottes qui s'envolent à grand bruit d'ailes. Mais ils daignent à peine leur accorder un regard." p131-132 Je poursuis cette thématique. Les personnes intéressées peuvent contribuer (comme certains le font déjà). N'hésitez pas à laisser vos impressions sur des livres qui vous ont plu. _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Au plus secret des îles de Tim Flannery Ven 17 Avr 2015 - 7:42 | |
| "Au plus secret des îles" de Tim Flannery Dans les années 1980 et 1990, Tim Flannery, célèbre mammalogiste australien, explore les îles mélanésiennes à l'est de la Papouasie. Ces îles montagneuses et isolées ont développé leur propre faune endémique. Mais le climat, l'hostilité des habitants (cannibales !) et les difficultés d'accès ont freiné leur exploration. L'auteur et son équipe tente donc de relever le défi. Avec beaucoup d'érudition et d'humour, il nous raconte ses expéditions et les jouissantes découvertes d'espèces nouvelles. Sa connaissance historique des successives colonisations des îles est passionnante. Pour certaines espèces, les chercheurs mènent de véritables enquêtes archéologiques. Parfois, les témoignages des insulaires dévoilent la disparition d'une espèce indigène ou l'origine d'un nouvel envahisseur. Le récit est parsemé d'anecdotes cocasses et rappelle les oeuvres d'un Redmon O'Hanlon, d'un Kenneth Cook ou d'un Gerald Durrell. Un vrai plaisir de lecture ! "Cette découverte nous a incités à nous interroger sur l'origine des autres mammifères que nous avions rencontrés sur l'île - wallabies, oppossums et rats. La réponse nous a été livrée par les couches supérieures de Balof; en effet, ces strates contenaient une abondance de débris jetés par des chasseurs préhistoriques qui avaient campé et fait la cuisine dans la grotte. A des niveaux datant d'il y a environ dix mille ans, on voyait apparaître pour la première fois les os du couscous commun, ce qui révélait que l'espèce était arrivée de la Nouvelle-Bretagne voisine, probablement transportée par les humains. Cette constatation nous a étonnés, car c'était le tout premier exemple attesté, dans le monde entier, d'un déplacement volontaire de faune par les êtres humains. A en juger par les maxillaires présents, le couscous s'était rapidement établi, véritable aubaine pour ces chasseurs de l'âge de pierre." p 114 "La plupart des mammifères de Mélanésie sont nocturnes, ce qui fait de ce moment de la journée le plus intéressant pour un mammalogiste. Je n'étais pas préparé, cependant, à voir une immense phyllorine diadème - dont l'envergure avait la largeur de mon avant-bras - se poser sur la branche d'un arbrisseau mort, à un mètre seulement de moi alors que je me trouvais au camp. Sa feuille nasale biscornue remuait tandis qu'elle émettait son cri pulsé en ultrasons qui lui permet de déchiffrer le monde. Alors que l'écho des formes revenait vers l'animal agité, celui-ci tournait son corps d'un côté à l'autre, faisant pivoter ses oreilles comme des antennes paraboliques. Quel aspect avais-je, me suis-je demandé, dans son monde d'ultrasons ?" p150 Et un petit passage pour les randonneurs : "Après plusieurs heures de marche, nous sommes arrivés dans une clairière à environ six cent mètres d'altitude, où nous avons été témoins d'une scène étonnante. Une jeune femme, tirant sur une pipe faite en épi de maïs et nue comme au premier jour, descendait le sentier dans notre direction. Comme si de rien n'était, elle m'a retiré des épaules mon gros sac à dos et a entrepris de remonter la pente. Pendant un moment, je me suis demandé si c'était les effets de l'insolation ou si j'avais rendu l'âme sur ce versant couvert de kunai pour me retrouver au paradis des Kwaio. J'ai été tiré de ma rêverie par trois femmes, tout aussi peu vêtues, dont aucune n'avait la chance de posséder une pipe en maïs. En passant, elle nous ont décoché des sourires éblouissants et sont allées soulager Mike et nos aides Kwaio de leurs fardeaux." p 179 Bon dépaysement _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir
Dernière édition par GOLAWIL le Sam 18 Avr 2015 - 6:45, édité 1 fois | |
| | | Claire
Date d'inscription : 17/12/2013 Age : 41 Localisation : Rennes - Fougères - Baie du Mont saint Michel
| Sujet: Le 7ème continent Ven 17 Avr 2015 - 23:47 | |
| Salut, Je vient de voir le reportage qui en bandeau du forum http://www.midwayfilm.com/ Excellent montage! Je ne parle pas Anglais mes les images et le son parlent d'eux mêmes. A+ | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Mes chasses aux papillons" de Eugène Le Moult Dim 31 Jan 2016 - 11:29 | |
| "Mes chasses aux papillons" de Eugène Le Moult. Publiée en 1955, l'autobiographie vient d'être réédité en 2015. D'origine bretonne (Quimper), Eugène Le Moult (1882-1957) suit ses parents en Guyane. Dans cette région encore sauvage, sa passion pour la nature et l'entomologie devient une obsession. Sur place il constitue une importante collection, ainsi qu'un réseau de collecteurs (bagnards, ...). A la fin de sa vie, son commerce d'insectes est florissant et sa collection personnelle est digne de celles des plus grands musées. Ce livre donne d'intéressantes informations sur la vie d'un entomologiste de la fin du XIXe et du début XXe siècle. Son caractère, fier et obstiné, lui a permis de réaliser une carrière prestigieuse. Mais en lisant entre les lignes, on imagine que le personnage n'était pas facile à vivre au quotidien. "D'ailleurs, pendant que je discutais avec lui, éclata un orage épouvantable, comme il en survient souvent en Guyane. Eclairs et coups de tonnerre se succédaient à un rythme affolant. Le voisin avec qui j'avais joué aux échecs m'offrit à dîner car, bien entendu, mon cuisinier avait négligé de préparer mon repas. Je mangeai hâtivement et, un quart d'heure plus tard, retournai chez moi. Quelle ne fut pas ma stupéfaction en voyant mes toiles de chasse entièrement couvertes de papillons. Certes, j'avais déjà fait de bonnes chasses les soirs d'orage; mais je n'avais jamais pris une telle quantité de papillons. Il en vint en nombre fantastique pendant toute la nuit. Huit à neuf mille, peut-être. En tout cas, il y en avait tellement que je ne m'occupai que des espèces les plus rares, laissant s'envoler les autres." (p105) "Bientôt, au lieu de faire miroiter au soleil un morpho que je tenais à la main, j'eus l'idée d'en piquer plusieurs sur des branches très flexibles ou des plantes basses. Leurs semblables ne manquaient pas d'accourir, mais ce n'était pas encore là le procédé idéal. Mes forçats et mes relégués furent servis par leur maladresse. Incapables d'étaler comme je le faisais les papillons morts, ils en brisaient les ailes, qu'ils disséminaient sur le sol. L'on pouvait voir trente, quarante, cinquante ailes chatoyer côte à côte sur un espace de sept ou huit mètres. Bien entendu, ils tournaient les ailes de façon que la partie bleue fît face au ciel." (p211) "Quatre de mes meilleurs chasseurs de Guyane sont morts dans l'enfer du Vénézuela. En l'apprenant je ressentis une grande tristesse, doublée je l'avoue, d'une déception : mes hommes, de ce même enfer, m'avaient envoyé, pendant plusieurs années, de multiples spécimens d'espèces que je connaissais mal. Et après leur mort, j'eus grand-peine à trouver d'autres chasseurs qui consentissent à affronter pour moi les multiples dangers de l'Orénoque." (p240) Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
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| Sujet: Un an dans la vie d'une forêt de David G. Haskell Lun 29 Fév 2016 - 9:16 | |
| "Un an dans la vie d'une forêt" de David G. Haskell L'expérience se passe dans une forêt ancienne du Tennessee, au sud-est des Appalaches. L'auteur, biologiste de formation, y a délimité une zone d'un mètre de diamètre qu'il est venu régulièrement observer durant toute une année. Dans ce livre, il raconte tout ce qui se passe autour de ce qu'il nomme son "mandala". Ses connaissance en biologie lui permettent de comprendre avec une certaine finesse les informations captées par ses sens. Un livre passionnant qui nous apprend beaucoup sur la vie d'une forêt et sur l'impermanence de la nature. "Comme les empreintes laissées par le cerf dans le mandala, les herbivores de passage ont apposé la leur dans l'architecture de certaines plantes indigènes. Le févier d'Amérique et le houx ont des tiges et des feuilles épineuses. Ces épines disparaissent au-dessus de trois mètres, deux fois la hauteur que peuvent atteindre les herbivores actuels, mais exactement celle nécessaire pour décourager les mégabrouteurs maintenant disparus. Le févier est doublement délaissé car ses cosses, longues de soixante centimètres, sont trop grosses pour toute espèce indigène vivant actuellement, alors qu'elles étaient de dimension parfaite pour les grands herbivores comme le mastodonte et le paresseux géant. Le fruit laiteux de l'oranger des Osages est aussi de ceux dont les graines ne sont plus dispersées par des animaux disparus. Sur d'autres continents, des fruits similaires sont consommés par les éléphants, les tapirs et d'autres grands herbivores du genre de ceux qui n'existent plus quà l'état de fossiles en Amérique du Nord. Ces plantes devenues veuves portent les vestiges de leur histoire, nous donnant un aperçu de la perte cruelle subie par l'ensemble de la forêt." (p 54-55) "Le mandala est un vrai parc du Serengeti à mollusques. Des troupes de brouteurs, leur dôme hélicoïdal sur le dos, parcourent la savane de lichens et de mousses... Les escargots les plus gros se déplacent en solitaire, navigant sur les surfaces inclinées sens dessus dessous de la litière, abandonnant les coteaux moussus aux jeunes plus agiles. Je m'allonge sur le ventre et rampe jusqu'à un gros escargot en bordure du mandala. Je lève ma loupe et m'approche encore." (p 78) "Il y a quelques jours, ma contemplation a été interrompue par un prédateur autrement plus féroce que ce mille-pattes. Une boule de fourrure grise grosse comme ma paume est sortie du sol comme une flèche, puis a plongé dans un autre trou en une brusque accélération comme un mouton de poussière happé par un aspirateur. Quelques minutes plus tard, j'ai entendu un bruissement et des petits cris aigus de l'autre côté du mandala. J'avais vu assez distinctement la fourrure anthracite et la petite queue pour savoir que la terreur de la litière, une blarine à queue courte, une espèce de grosse musaraigne, rôdait dans les parages." (p 85) Ce livre a été plusieurs fois primé. C'est un exemple à suivre car on imagine que chaque milieu naturel peut être raconté ainsi, quelque soit sa région d'origine. _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Les tribulations d'un chercheur d'oiseaux de Philippe J. Dubois Jeu 10 Mar 2016 - 8:08 | |
| "Les tribulations d'un chercheur d'oiseaux" de Philippe J. Dubois. Voici un livre qui donne envie de ressortir son sac à dos et ses jumelles pour partir à l'aventure. L'auteur nous raconte différentes expéditions dans des zones méconnues des ornithologues et des voyagistes. Les rencontres d'oiseaux rares ou lointains se mêlent aux péripéties indissociables de telles excursions. Le livre est facile à lire et vraiment dépaysant. "Il a plu une grande partie de la nuit et le ciel est désormais encombré de lourds nuages, tandis qu'au loin gronde l'orage. Nous partons dès l'aurore vers une partie de la forêt que nous n'avons pas encore explorée. Il fait encore très sombre et nos pas, malgré nos efforts de discrétion, font crisser l'épais tapis de feuilles mortes. Les oiseaux chantent déjà malgré la lumière très faible. C'est même un festival où dominent les barbus et les minivets, mais aussi, et c'est plus étonnant, le léon des paons et le cocorico du petit coq bankiva, ancêtre des poules domestiques. Ça, c'est un moment étonnant : en pleine forêt tropicale, on est tout surpris d'entendre un coq comme si on allait tomber nez à nez avec un poulailler. Mais le petit coq sauvage n'a pas l'effronterie de nos volailles dodues agricoles. Il vous coquerique sous le nez, à deux pas et vous pensez bientôt l'apercevoir. Et rien. La place où il chantait est déserte et silencieuse. Jusqu'à ce que vous entendiez son appel à trente mètres de là. Il est aussi farouche que discret." (p 55) "L'ennui c'est que nous sommes au mois de juillet et qu'à cette époque les oiseaux sont particulièrement discrets. "Vous n'aurez quasiment aucune chance de le voir", m'avait averti un sympathique ornithologue néerlandais, peu de temps avant mon départ. Nous cherchons tout de même, un oeil vers les fourrés de rhododendrons, l'autre sur le chemin pour éviter la glissade. Seules quelques linottes à bec jaune - dont la sous-espèce locale présente un bec énorme - se montrent et volettent autour des arbustes. Nous grimpons à l'assaut de la montagne et des... nuages. Ceux-ci s'accumulent et la visibilité perd à chaque mètre d'élévation. Le poids de la longue-vue se fait sentir sur mes épaules. Je me demande si j'ai bien fait de l'emporter. Tout à coup, en contrebas du chemin, un oiseau au vol lourd décolle dans un fracas d'ailes et s'élève à peine pour esquiver un bosquet de rhododendrons. Tout juste le temps de porter les jumelles aux yeux : il s'agit d'une femelle de tétras du Caucase ! Chance inouïe, mais instant de courte durée car l'oiseau a basculé par dessus un petit mamelon." (p 150-151) "Qui pouvait bien se trouver là, en ce jour de semaine humide, en plein mois d'octobre ? Curieux, je pris mes jumelles pour détailler l'individu. Je vis une sorte de grand escogriffe, entortillé dans un vêtement de pluie qui, lui aussi, mangeait un sandwich et portait à son cou une paire de jumelles. Après avoir fini de manger le mien, je traversai la piste de l'aérodrome et allai à sa rencontre. Je fus assez surpris de l'entendre répondre en anglais, qu'il était, lui aussi un birdwatcher. Un anglais à Ouessant venu observer les oiseaux ! Je faisais ainsi la connaissance de Tony, dont c'était le deuxième séjour sur l'île après une visite d'une journée quelques années auparavant. Mais il avait, comme moi, compris que cette île était admirablement placée, au bout de la terre continentale, et que ce devait être un havre formidable pour tous les désespérés de la migration, les naufragés des vents, les otages des tempêtes et toute la cohorte des migrateurs qui, à l'automne sillonnent silencieusement les cieux européens. Je partais, il arrivait. Il prit ainsi le relais pendant une semaine et ajouta, à son tour, quelques espèces mythiques qui allaient contribuer à attirer les ornithologues les années suivantes." (p 201-202) Bonnes tribulations Je rajoute un lien audio où l'auteur parle de son livre : https://rcf.fr/embed/788896 _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: Dans l'œil du faucon de Kathleen Jamie Mar 31 Jan 2017 - 10:38 | |
| "Dans l'œil du faucon" de Kathleen Jamie Pour ceux qui rêve d'un périple dans le nord de l'Écosse. L'auteure y raconte des excursions aux Shetlands et aux Hébrides et des balades dans les vallées pittoresques des Highlands. On y rencontre des Faucons pélerin, des Râles des Genêts, des oiseaux marins, des mammifères marins, des saumons, et même des girouettes. "Quand je veux apprendre quelque chose, j'ai recours aux livres et je me sens curieusement vulnérable quand je n'ai pas de volumes sur lesquels me rabattre, c'est comme si je me tenais moi-même sur une corniche. Je dois tout simplement apprendre à être patiente, apprendre à observer de mes propres yeux."(p 47) "A présent, nous sommes à coup sûr tout près de l'oiseau, le cri provient d'une touffe de cerfeuil sauvage à nos pieds, et à une aussi faible distance, c'est un son beaucoup plus grave et lent, une vraie voix de crécelle sortant d'un bar enfumé." (p 117) "Les baleines montent et descendent lentement, presque qu'avec paresse ou langueur. Tout le reste brille, mais au milieu des paillettes s'élèvent un épais croissant noir. D'habitude l'œil fait le travail inverse, toujours prêt à repérer une lueur dans l'obscurité. Aujourd'hui nous guettions le soulèvement de la noirceur contre toute cette lumière."(p 235) Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Le Grand Pingouin" de Henri Gourdin Mar 2 Mai 2017 - 17:49 | |
| "Le Grand Pingouin" de Henri Gourdin Voici une enquête sur un animal disparu qui nous emmène sur le littoral de l'Atlantique nord. L'auteur tente de réaliser la synthèse des connaissances sur cette espèce d'oiseau aptère à jamais disparue. Il a étudié les témoignages anciens, a déduit des comportements en s'inspirant d'espèces proches et a même utilisé les découvertes archéologiques pour que le Grand Pingouin reste vivant dans nos mémoires. Il faut lire les descriptions des chasses pour comprendre le scandale de cette extermination et faire le rapprochement avec la pêche industrielle d'aujourd'hui (seulement quelques générations plus tard, 1844 ce n'est pas si loin). "Ses ossements apparaissent en effet dans les tombes et les dépotoirs de nos lointains ancêtres. En Bretagne notamment. Les fouilles de nécropoles menées sur et au large de la presqu'île de Quiberon et des îlots qui la prolongent montrent que notre personnage s'est retrouvé assez souvent, vers la fin du mésolithique et pendant tout le néolithique, soit de -5500 à -2500, sur les foyers et sous la dent des derniers chasseurs-cueilleurs-pêcheurs puis des premiers paysans des côtes européennes. A Téviec, il représente quelque cinq pour cent des ossements identifiés, dix sur deux cent vingt-cinq précisément. Ces proportions varient d'un site à l'autre, mais le grand pingouin est identifié formellement dans la plupart des gisements côtiers de cette époque [...]." p25 "Quiconque a subi sur un voilier les assauts de la vague et du vent pendant les jours et les semaines d'une traversée de l'Atlantique, se fera une petite idée de la violence des conditions où cet oiseau vivait. Car il y a cela de particulier et nous dirons de fabuleux dans l'histoire de notre oiseau : il passait sur des mers démontées la plus grande partie des vingt ou trente années de son existence." p85 "Les marins bretons, britanniques, scandinaves tirent parti de cette manne depuis le XVIe siècle, on l'a vu. Les Américains ont suivi le mouvement et on sait que l'afflux des bateaux de pêche a sonné le glas de la tranquillité non seulement pour les poissons mais encore pour les oiseaux de l'Atlantique Nord, en particulier pour notre pingouin". p111-112 Le texte est très agréable à lire Pour ceux qui voudraient voir l'animal en taille réelle, il existe un spécimen empaillé exposé au muséum de Nantes : http://www.museum.nantes.fr/pages/03-apercu/phares/gdpingouin.htm Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Retour à la vie sauvage" de Norman Carr Lun 18 Sep 2017 - 20:42 | |
| "Retour à la vie sauvage" de Norman Carr Ce livre raconte le défi assez fou d'élever deux lionceaux avec l'objectif de les rendre à la vie sauvage. Cette expérience s'est déroulée à la fin des années 1950 en Rhodésie du nord (actuelle Zambie). Norman Carr était alors le conservateur du plus grand parc naturel africain. C'est un court récit (130 pages) passionnant à lire. Il mériterait d'être réédité. "La rivière coulait à travers un beau pays, à végétation luxuriante, dominé par de majestueux Pycaranthes ( Acacia albidae), par des Msekisi ( Trichelia) vert foncé, qui donnent de l'ombre, par des Tamariniers et les fantastiques Arbres Saucisses, avec leurs fruits énormes et abondants en forme de saucisses suspendus à de longues queues qui ressemblent à des cordes. Nous étions bien à l'écart des chemins battus, et il n'y avait pas de villages indigènes ou d'autres habitations dans un rayon de plusieurs milles. La région était vraiment un paradis de gibier. Aux heures de grandes chaleur, pukus, impalas, kobs, venaient boire à la rivière. Régulièrement à midi un petit troupeau d'une demi-douzaine de kudus femelles, avec quelques-uns des petits de la dernière saison, s'abreuvait, à trois cent mètres sur l'autre berge." p 66 "Après chaque appel je m'arrêtais plusieurs minutes, et guettais tout signe annonçant leur approche. Longtemps avant de les voir, il y avait des signes avant-coureurs. Une bande de pintades brisait le silence et s'envolait en poussant des cris perçants, ou bien un francolin, subitement enfièvré, lançait son cri rauque, et tout le gibier, aux alentours, s'agitait puis s'enfuyait. Je voyais alors l'herbe onduler, à mesure que les lions approchaient, et tout à coup ils apparaissaient sur la rive opposée, Big Boy naturellement prenant les devants et survenant longtemps avant son frère. C'était un vrai plaisir de les voir là, dévalant précipitamment la pente, traversant la langue de sable, hésitant un instant avant de se jeter dans l'eau profonde pour gagner l'autre rive et m'y rejoindre. Ils manifestaient leur joie en frottant affectueusement leur corps mouillés contre moi, tout en faisant entendre des grognements ronronnants et tendres. On eût dit de gigantesques Labradors qui retrouvent leur maître après une longue absence." p 82 "Écouter les bruits nocturnes de la brousse africaine est la forme de détente la plus apaisante et la plus satisfaisante que je connaisse, bien que je doive admettre que ces rugissements de lions tellement proches sont quelquefois assez troublants ; mais en règle générale, j'éprouve un immense plaisir à rester éveillé dans mon lit et à essayer d'interpréter les bruits des habitants de ce monde mystérieux. On a l'impression d'être désentravé, désincarné, pourrait-on dire, à l'écoute d'une scène dans laquelle nous ne jouons aucun rôle. Les luttes, intrigues et frustrations du monde civilisé deviennent insignifiants dans ce pays enchanté, interdit, mélange de fantastique et de réalité." p73 Bonne lecture _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
| | | JAC
Date d'inscription : 03/05/2011 Localisation : Rennes
| Sujet: "Ma vie chez les sangliers" de Heinz Meynhardt Mar 19 Sep 2017 - 6:54 | |
| "Ma vie chez les sangliers" de Heinz Meynhardt L'auteur est un naturaliste et chasseur d'Allemagne de l'est (ex RDA). L'expérience s'est déroulée sur huit ans, entre 1973 et 1981. Ses recherches l'ont amené à se faire adopter par une compagnie de sanglier. La diffusion de ses résultats a influencé de nombreux chasseurs en leur apprenant comment gérer les populations sans nuire à l'espèce. Il s'agit notamment de chasser en priorité les marcassins et les jeunes afin de ne pas déstructurer les compagnies en tuant les animaux expérimentés ou des femelles suitées. "Le toilettage est un comportement du gibier noir qui occupe une grande partie de sa journée. Les laies nettoient leurs marcassins, les petits nettoient leur mère ou se nettoient entre eux. Les laies entre elles s'enlèvent la saleté et la vermine. En 1976, mes rapports avec la compagnie avaient atteint un stade si avancé que la plupart des laies, des bêtes rousses ou des marcassins, me laissaient accomplir cette tâche. Bien entendu, ce n'était pas encore la preuve indubitable qu'ils me considéraient comme l'un des leurs. En revanche, lorsqu'en me couchant parmi eux, je fus toiletté par une laie, j'en acquis la certitude." p32 "Entre deux territoires occupés par le gibier noir, séparés par des champs sur environ 4 kilomètres et limités par un fleuve, passait une coulée. D'après des informations recueillies auprès de vieux chasseurs, ce passage existait déjà du temps de leurs pères, grand-pères et aïeux. De mars à avril, je m'attardais dans ces environs pour voir et filmer l'accouplement de grues. A cette occasion, j'observais que des compagnies empruntaient cette coulée deux fois par jour. Leurs secteurs de cantonnement étaient les deux territoires de chasse. De vieilles cartes montraient que, jadis, les deux territoires forestiers n'en faisaient qu'un. Ces connaissances anciennes sont plus importantes qu'on ne croit et pourraient être très utiles, par exemple pour la construction d'autoroutes. Il faudrait en tenir compte pour maintenir ces coulées, quitte à construire des ponts ou tout autre sorte de passage. Beaucoup d'accidents graves ou de frais de clôtures pourraient être évités de cette manière." p35 "Deux heures après, vers midi, la chaleur des rayons du soleil incita la mère à ouvrir le chaudron. Trois marcassins venaient de naître. Ils étaient déjà extrêmement mobiles et prenaient des attitudes de jeux simulant le combat. C'est alors que le comportement de la laie changea soudainement. Si, précédemment, notre présence, notre présence et celle des marcassins lui étaient indifférente, elle se comportait à présent d'une façon particulièrement agressive à notre égard. Elle nous imposait une distance de 20 mètres, à nous aussi bien qu'aux marcassins de l'année précédente. Si nous faisions deux pas de plus vers elle, elle nous attaquait instantanément. Mais si nous respections cette distance, elle repartait vers son chaudron et son comportement redevenait calme et habituel. Il est intéressant de souligner qu'elle nous traitait de la même façon que ses jeunes de l'année précédente." p92 Bonne lecture (Attention, sur internet, les occasions me semblent un peu surcotées) _________________ Golawil"L'homme regarde la fleur, la fleur sourit." (Koan zen). Essayez de le ressentir | |
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