Très très intéressant sur le concept cette étude, même si comme le fait remarquer Florence ci-dessus il manque un certain nombre de paramètres qui mériteraient d'être signalés afin de les intégrer dans l'équation, ou en tout cas pour amener à en réfléchir les résultats.
Je pensais à des choses comme l'intégration du type de litière utilisé dans les stabules (litières accumulées, etc.), car suivant la méthode utilisée par l'exploitant, la quantité et le type de proies potentielles peut énormément varier. Idem aussi pour ce qui est fait du bétail dans ces stabulations : les stabules d'un élevage viande n'ont, sauf cas particulier (vaccinations, isolement d'animaux malades, certains vêlages), pas lieu de voir la couleur d'une vache durant toute la belle saison, ou en tout cas pas dans les mêmes proportions qu'un élevage laitier où deux fois par jour les pis noirs s'alignent en vue de la traite. L'attractivité de ces deux types d'usage des stabules ne sera donc pas la même pour les chiros...
Je pense aussi à tout ce qui est aliments qui, suivant les conditions de stockage (silo à plat, silo vertical, ventilation ou non, traitement phyto), la date (ancienne récolte ou nouvelle récolte pour du grain par exemple) et le type d'aliment stocké (grain, tourteau, farines, etc) peut énormément influer sur la présence de telle ou telle proie. A titre d'exemple : concentration de lépidos associables à des protéagineux dans les bâtiments = zone de chasse potentiellement privilégiée par les barbastelles. La "qualité et le type d'usage" des bâtiments a aussi son importance. Par qualité j'entends par exemple l'état des charpentes (traitées, pas traitées, juste sablées, etc.), et par type d'usage, cela peut concerner autant ce qui y est fait par l'exploitant (stockage de machines, présence d'un moulin, etc.) que celui fait par la faune (présence d'oiseaux à nicher comme des étourneaux, ou de rapaces nocturnes en chasse, ce qui revient aussi à considérer la présence ou non de proies pour ces oiseaux, ce qui nous ramène à la présence de nourriture pour ces proies : le grain... comme je le disais plus haut). Idem pour ce qui est des conditions de stockage des pailles et des ensilages qui peuvent influer sur la localisation de certaines proies...
Y'a d'autres critères qui je pense peuvent avoir leur importance vis à vis des zones de chasse : la présence d'un petit verger, de quelques vignes, mais aussi d'autres animaux d'élevage (poules, lapins, etc) qui peuvent là encore concentrer très localement et des types de proies particulières, et des quantités différentes de proies... Je pense aussi à d'éventuels autres micro-habitats comme une bande enherbée très humide et blindée d'orties, et donc d'insectes à proximité des bâtiments...
Je base ces quelques réflexions sur mes propres observations chiro depuis le mois de mai, au sein du hameau où j'habite, un hameau composé de 3 exploitations (une de lait + viande et deux de viandes : y'a de la pis noirs, de la normande, de la charolaise, de la blonde et de la limousine), dont une où je file très régulièrement la main...
Quoi qu'il en soit, je suis plus que très intéressé par ce contexte chiro + agriculture où je pense qu'il y aurait BEAUCOUP de choses à apprendre...