Dactylorhiza maculata ssp?

Bonjour / Demat,
Voici deux orchidées que je nomme Dactylorhiza maculata, cependant elles sont différentes: l'une fleurit d'un bloc et l'autre progressivement, les fleurs du haut s'ouvre avec du retard sur celle du bas ce qui donne à l'inflorescence une forme pyramidale. D'autre part les labels sont différents: lobe central allongé pour l'une et à peine visible sur l'autre.
Peut-on à partir de là distinguer deux sous espèces? L'une pousse sur une banquette de route l'autre est sur milieux tourbeux.


Merci pour vos éclaircissements.
Youenn

Bonsoir,

À l' exception de l' Orchis singe (Orchis simia) absente de notre région, dont la floraison de la hampe commence par le sommet, toutes les orchidées sauvages ont leur floraison qui commence par la base de l' épi floral, ce n' est donc pas un caractère à observer sur nos orchidées locales.
Quant aux caractères propres aux sous espèces de Dactylorhiza maculata ceux cités dans les monographies, sauf peut être pour la subsp.ericetorum dont on a parlé ICI pour laquelle les taches peuvent être un indice en lui associant la nature du terrain,  j' estime que les critères ne sont pas suffisamment discriminants et restent assez subjectifs à apprécier  pour pouvoir aller plus loin pour nos populations locales.

Pour ma part, je considère que cette espèce Dactylorhiza maculata, comme d' autres espèces, exprime une variabilité dans l' expression de ses caractères suffisante pour me limiter à ce niveau pour une détermination .
Mais ce n' est qu' un avis.  

Es-tu sûr que la floraison n'a pas été décalée ?

Il y a près de Josselin une toute petite prairie bien cachée qui est restée en l'état depuis le remembrement de 1975. Les propriétaire on fait leur jardin au bout et n'ont rien fait d'autre que de la faucher 1 fois par an en juin. sur 5 à 600 m2, il y des centaines d'orchis tachetés. On y observe la variabilité des fleurs qui sont bien toutes de la même population. Certaines feuilles n'ont pas de taches. En voici qq exemples :

Bonsoir,
Voici un autre exemple de la variabilité des fleurs chez Dactylorhiza maculata.
Tous les plants appartiennent à la même station.
Ils ont été photographiés sur un talus bordant une pinède de la commune de Plouhinec (56).

hello,

"les fleurs du haut s'ouvre avec du retard sur celle du bas"



chez les plantes , je crois savoir que cela évite l'auto pollinisation .....   
on l'observe bien chez la digitale en ce moment...

  

autre exemplaire un peu aberrant !
dans les Landes de Lanvaux ( bord de route )

YT

Salut,

C' est assez logique que lors du développement de la hampe, les premières fleurs formées soient les premières à éclore et à être pollinisées. C' est un fait qui limite en effet l' autopollinisation. Pour le sens de progression de l' épanouissement du bas vers le haut certaines orchidées font exception. Sur l' Orchis singe (Orchis simia) déjà cité, les fleurs du sommet de la hampe s' épanouissent avant les fleurs du bas de l' épi.

À propos d' autopollinisation chez les orchidées, on peut noter qu' une forme particulière d' autopollinisation se retrouve chez certaines espèces: il s' agit de l' autogamie, chaque fleur possède l' aptitude à s' autoféconder. L' Ophrys abeille (Ophrys apifera) possède cette capacité. Pour celle ci, les étamines fléchissent rapidement pour amener les pollinies de la fleur au contact du stigmate (Cf. Science et Vie Hors Série).
Cette capacité existe également chez la Serapias à petites fleurs (Serapias parviflora), à cause de sa cavité stigmatique exigüe, les pollinies sont inaccessibles aux pollinisateurs potentiels.
Le Liparis de Loesel (Liparis loeselii) est également autogame. Chez ce dernier, l' autogamie pouvant être favorisée par la rosée ou la pluie (Cf. ICI).

Pour ce lusus des Landes de Lanvaux, c' est un cas d' hyperchromatisme, moins fréquent que l' hypochromatisme (absence d' un pigment).

  Quel monde étrange que sont les orchidées !

Magnifiques !!!

Au Varquez à Erdeven

Beaux spécimens. La variabilité des dessins du labelle donne un intérêt supplémentaire à l' observation de cette espèce.
S'ils ont été vus en ce moment, ils sont nettement plus tardifs que ceux qu' on trouve fin mai le long des chemins des pinèdes en arrière dune à Plouhinec par exemple.