[Stage] Les Plebejus de Bretagne

Intitulé du stage proposé : Synthèse des connaissances et évaluation de l’état de conservation de deux espèces de rhopalocères mal connus en Bretagne : l’Azuré de l’Ajonc (Plebejus argus) et l’Azuré du Genêt (Plebejus idas).

Contexte :
Bretagne Vivante a initié en 2009 un programme d’atlas des rhopalocères et zygènes de Bretagne, qui a pour objectif une meilleure connaissance de la répartition et de l’écologie des espèces de ce groupe taxonomique. Parmi celles-ci, certaines espèces patrimoniales et/ou mal connues au niveau régional, méritent des compléments d’investigation. C’est le cas de l’Azuré de l’Ajonc (Plebejus argus) et l’Azuré du Genêt (Plebejus idas), deux hôtes de divers types de landes dont la distinction est malaisée. Un premier stage proposé en 2012 a confirmé les soupçons que nous avions quant au fait que beaucoup d’observateurs qui transmettent des données pour l’atlas ne savent pas bien reconnaître ces deux espèces, mais n’a pas permis d’aller beaucoup plus loin sur la question (ce premier stage était plus concentré sur deux autres espèces : l’Hespérie échiquer (Carterocephalus palaemon) et le Faune (Hipparchia statilinus). L’année 2014 étant a priori la dernière année de prospections avant publication de l’atlas, il est urgent de faire un état des lieux de la fiabilité des données sur les deux espèces de Plebejus afin de disposer d’informations cohérentes pour la cartographie de celles-ci. Outre les difficultés d’identification qui caractérisent ces deux espèces, les preferenda écologiques de ces deux espèces méritent d’être précisés. D’après les données dont nous disposons actuellement, les types de landes fréquentés par les deux espèces semblent s’inverser suivant la localisation géographique (landes sèches dans le Finistère et landes humides en Loire-Atlantique pour l’Azuré du Genêt, l’inverse pour l’Azuré de l’Ajonc), ce qui est inexpliqué et pose question. Enfin, l’Azuré du Genêt semble être victime d’une régression importante dans la région, qu’il convient d’expliquer afin d’essayer de l’enrayer : cette espèce, comme toutes les espèces liées aux landes, milieux particulièrement patrimoniaux en Bretagne, mérite d’être conservée.

Objectifs du stage :
L’objectif du stage est de renforcer la connaissance sur l’Azuré de l’Ajonc et l’Azuré du Genêt en Bretagne :
- précision de la répartition actuelle et historique ;
- précision des critères de détermination des deux espèces adaptés à la région ;
- précision des habitats occupés par les deux espèces suivant la localisation géographique ;
- recherche des plantes hôtes ;
- précision des enjeux de conservation et propositions de gestion des milieux ;
- détermination des facteurs susceptibles d’influencer la présence de l’espèce.

Missions
 Synthèse bibliographique relative à la répartition, l’écologie, le suivi et la conservation des espèces concernées.
 Analyse de l’ensemble des données régionales recueillies sur les deux espèces en préalable au stage. Vérification de la fiabilité des données en question au niveau de l’identification spécifique, en lien avec les porteurs de données, suivant les méthodes de détermination utilisées. Analyse des types de milieux fréquentés (lorsque l’information est disponible). Mise en perspective en lien avec les observations réalisées dans les régions limitrophes.
 Prospections de terrain : passage sur l’ensemble des sites (dans la mesure du possible, et en lien avec les bénévoles) où des Plebejus ont été notés au cours des dix dernières années sans que la fiabilité de l’identification permette d’attribuer l’observation à l’une ou l’autre des espèces. Vérification des identifications en combinant aux critères habituels l’observation systématique des genitalia mâles sur le terrain. Prélèvement d’un ou plusieurs individus (suivant les densités de population) de chaque espèce par site pour mise en collection de référence et analyse de la fiabilité des autres critères de détermination). Recherche des plantes hôtes et des fourmis avec lesquels les papillons (en particulier l’Azuré du Genêt) entretiennent des relations.
 Caractérisation des habitats où les espèces en question auront été recensées.
 Cartographie de toutes les stations prospectées (présence / absence).
 Propositions de gestion des milieux où les espèces sont présentes (et éventuellement des corridors associés) en vue de leur conservation.
 Analyse des données récoltées durant le stage et rédaction d’un document de synthèse.
 Rédaction des monographies consacrées aux deux espèces dans l’atlas des rhopalocères.
 Participation à l’inventaire complémentaire des papillons de jour et zygènes des zones prospectées, afin d’alimenter la base de données régionale.
 Dans la mesure du temps laissé disponible par le sujet principal du stage sur les Plebejus, participation à l’animation de l’atlas régional des rhopalocères et zygènes (animation de réseau pour la dernière année de prospection avant publication de l’atlas ; prospections ciblées hors Plebejus en fonction des besoins).

Suivant les résultats obtenus, une publication naturaliste concernant ce sujet de stage pourra être envisagée dans une revue spécialisée (Penn ar Bed, oreina, Alexanor ou autre, à définir).

Profil du candidat :
Master dans le domaine de l’écologie.
Naturaliste habitué à faire du terrain.
Intérêt pour l’entomologie, connaissances générales en entomologie. Une bonne connaissance des rhopalocères serait vivement appréciée.
Autonomie sur le terrain.
Bonnes capacités de rédaction.
Permis B et véhicule personnel indispensable.

En pratique :
Durée : 6 mois (mars – septembre)
Structure d’accueil : Bretagne Vivante, 186 rue Anatole France, BP 63121, 29131 Brest cedex 3.
Encadrement : Le stage sera encadré par Mael Garrin (à distance) et Jean David (sur place), coordinateurs de l’atlas des rhopalocères et zygènes de Bretagne. Courriel : mael.garrin at gmail point com / Tél : 06 07 08 78 01.
Lieu de travail : Réserve Naturelle des Marais de Séné, Brouel Kerbihan, F-56860 Séné ; et toute la région Bretagne (prospections de terrain).
Indemnisation : Indemnité légale (436€/mois) + remboursement des frais kilométriques (0.31€/km)
Temps de travail hebdomadaire : 35 h/semaine.