prêche pour les abeilles sauvages

Voici un article dans Libé qui confirme l'importance des pollinisateurs sauvages et donc des abeilles sauvages.
http://www.liberation.fr/sciences/2013/02/28/pollinisation-hommage-a-la-vie-sauvage_885367

Ceci pour mettre en avant l'étude des abeilles sauvages et de l'importance d'en parler autour de vous. Beaucoup de villes installent des ruches sur les toît de batiments public : pourquoi pas, sous réserve de l'origine des bêtes. Mais il faut insister sur la protection des abeilles sauvages et à la prise en compte de leur existence ainsi que de la flore nécessaire à leur nourriture : de mars à septembre. Avec le changement climatique ces abeilles vont subir un "stress" supplémentaire en plus de la destruction de leur habitat et des pesticides.
Ce groupe est peut-être difficile à identifier jusqu'à l'espèce mais le déter n'est pas nécessaire pour les regarder, trouver les bourgades, travailler sur les floraisons et les habitats.

BZZZZ

Merci Gomjabar de le rappeler, c'est plus important que ça n'en a l'air.
J'ai observé à plusieurs reprises des abeilles sauvages presque mortes à proximité de l'orifice de leur terrier.
Trop peu de gens prêtent attention à ces petites abeilles et les confondent souvent avec les abeilles d'élevage. Comme elles sont en contact direct avec les fleurs des champs (mauvaises herbes) je suppose qu'elles payent un lourd tribut à la guerre chimique.
Je rajoute un lien vers une étude de l'INRA :
http://beemyfriend.com/docs/2009-06-INRA-declinDesAbeilles.pdf
et un autre du Monde, qui évoque le problème de toutes ces molécules non-dégradables qui encrassent notre environnement et affaiblissent les défenses immunitaires de tous les êtres vivants (les humains comme les petites bêtes qu'on ignore) :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/08/07/l-inquietant-effet-cocktail-des-pesticides-sur-nos-cellules_1743277_3244.html
Un jour faudra sévir !

En effet les abeilles sauvages ont besoin d'ambassadeurs! je viens de voir le documentaire "des abeilles et des hommes" qui est très discutable sur certains points avec un message souvent erroné : "avant que l'homme n'installe des ruches aux USA, il n'y avait pas d'abeille"!? C'est ignorer qu'il y a près de 20 000 espèces d'abeilles sauvages de part le monde (environ 1000 en France) et que l'abeille mellifère n'est qu'une de ces espèces.

Il faut aussi rappeler qu'installer des ruches en grand nombre peut engendrer une forte concurrence pour la ressource alimentaire avec les abeilles sauvages. L'abeille domestique est généralement déplacée par l'apiculteur en fonction des ressources en nourriture et nourrie lorsqu'il y en a besoin. L'abeille sauvage pour se nourrir, elle et sa progéniture, est cantonnée sur un petit secteur autour de son site de nidification. Lorsque l'on dépose un grand nombre de ruche sur un site il peut donc se poser un problème de concurrence. A ce propos un nombre de ruche à l'hectare en site protégé va ou vient d'être défini par les spécialistes européens des abeilles. En effet face aux menaces liées aux insecticides, les apiculteurs sont demandeurs pour installer leur ruche dans des espaces préservés, le problème c'est qu'il y a déjà une faune sauvage et une ressource alimentaire limitée.Vaste sujet...
Aurélia

Salut Aurélia,
As-tu des références biblio à ce sujet de l'impact des ruches sur les abeilles sauvages ?

Salut Maël

Oui j'ai des articles sur le sujet (en anglais forcément!) que je t'envoie (si j'y suis arrivée!?). Mais c'est surtout pour avoir participé l'année dernière à Orsay à cette discussion avec les membres de l'Observatoire des abeilles (OA) qui réunit une grande partie des spécialistes européens des Apoïdes (abeilles au sens large) que je suis informée sur ce sujet qui me posait déjà question.
Normalement, il était prévu d'établir pour juin 2012 des recommandations sur le nombre de ruches à l'hectare en milieu "naturel". Je ne suis pas retournée à Orsay cette année et n'ai pas la réponse qui serait pourtant très utile car la question se pose souvent (on a été contacté plusieurs fois pour cela)! Il y a peut-être la réponse sur apoïdea-Gallica qui à défaut est le site sur lequel la question peut-être posée (il y a Pierre Rasmont, Bernard Vaissière, Gilles Mahé, Nicolas Vereecken, Peter Stuart etc. sur ce forum.

Pour le prêche concernant les abeilles sauvages il y a un récent article de vulgarisation sur le sujet sous le lien :

http://www.larecherche.fr/abeilles-sauvages-reines-pollinisation-05-03-2013-98863

Bonne lecture!
Aurélia

Salut Aurélia,
Content de te connaître.
Le nombre de ruche à l'hectare m’intéresse, tant le chiffre réglementaire que les chiffres "optimun" que les scientifiques auraient émis en fonction de critères plus "serrés" mais difficiles à faire passer dans un texte ou trop complexes et variables pour un cadre général.
En effet il y a un secteur dans Rennes où il y a une bourgade d'abeilles sauvages (genre halictes/lasioglossum) et où à proximité vont être placés une dizaine de ruches. Tout le secteur est protégé je peux donc faire un travail qui sera suivi d'effets, la bourgade à échappée à la destruction en collaboration avec le service des jardin de la ville.

Bonsoir Gomjabar!
Je pense que Gilles Mahé (Atlas des bourdons du massif armoricains et + particulièrement du44) a l'info. Je la renvoie bientôt!
Aurélia

Bonjour!
Une réponse de Nicolas Vereecken chercheur sur les Hyménoptères à l'Université de Bruxelles :

Pour les histoires de concurrence, il faut absolument développer des projets locaux parce qu'une région n'est pas l'autre... la ville c'est pas la campagne et toutes les campagnes ne sont pas comparables. Les recommandations suivies pour le moment sont celles suggérées par Steffan-Dewenter & Tscharnke (2000) - je t'envoie l'article en pièce jointe. Ils montrent qu'il n'y a pas de concurrence dans les milieux bien fleuris si la densité des ruches est < à 3 ruches/km2. Ces résultats sont donc à prendre avec des pincettes parce qu'on n'a pas d'indice de diversité et d'abondance floristique sur ces sites, donc c'est compliqué de transposer les résultats à d'autres régions. Et quand on parle des abeilles en ville, il faudrait donc diminuer encore la densité des ruches, alors que l'apiculture en ville est en plein essor.



Je vous conseille fortement son site perso : c'est en plus d'être un très bon naturaliste et expert ds son domaine, un très bon photographe :

http://student.vub.ac.be/~nvereeck/Sitelabo/Research.html

Aurélia

Salut Aurélia,

Merci à toi.
J'espère bien faire un travail sur Rennes. Pour l'instant je cartographie les bourgades, celles qui disparaissent le sont à cause de travaux, mais leur apparition aussi sur les terrains en friche... suite à des travaux. Mais les bourgades ne représentent pas toutes les abeilles.
Le problème que je vois est que je ne peux pas prendre en compte les jardins des particuliers, qui représentent un grande part de la ressource disponible. Ya beaucoup de friches à Rennes que je prospecte, mais dans dix ans le renouvellement urbain sera achevé et il n'y aura plus de friches donc moins de prospection possible. D'ici là j'espère que les surfaces de béton vert (gazon) auront diminuées .