Bonjour. Des années 1980 au début des années 2000, j'ai analysé de l'ordre de 40 000 proies de l'effraie (et quelques-unes du moyen-duc) sur l'ensemble de la Bretagne, îles comprises. Soit seul, soit en TP avec mes étudiants. (une partie de ces résultats fut publié dans un vieux numéro de Penn ar Bed, signé de Fañch Pustoc'h qui fut, avec Gilles Poullaouec, l'un des initiateurs de ces analyses en Bretagne.) La musaraigne aquatique est toujours extrêmement peu abondante dans les pelotes. L'ordre de grandeur, si mes souvenirs sont bons, était inférieur à 0.005 : moins de cinq crossopes pour mille proies. Avec des hétérogénéités géographiques. La bestiole était en effet significativement plus fréquente (dans les proies) dans le Finistère, et cette fréquence diminuait vers le sud-est. À partir de là, deux remarques.
1. L'effraie est réputée ne pas trop aimer les espaces forestiers et les milieux aquatiques. On ne s'étonnerait donc pas, pour des raisons de comportement de chasse, que cette musaraigne figure aussi rarement à son menu. Avec soixante proies, les probabilités sont maigres -- très maigres -- de la trouver.
2. À quoi attribuer les différences géographiques évoquées ci-dessus ? À une plus grande densité intrinsèque de la crossope ? À une densité supérieure du chevelu de cours d'eau favorables (et par conséquent une plus grande probabilité que la chouette en croise sur son territoire de chasse) ? J'en sais pas plus. Mais des vérifications sont possibles.
Jym