Les trois dernières décennies ont connu un accroissement considérable des espaces protégés. La gestion de l’environnement se décline sous le concept de développement durable. Cette conception modifie l'approche de la nature et de sa protection : d’une part, le caractère social des espaces naturels, qui sont le résultat de plusieurs siècles de travail, est davantage pris en compte ; d’autre part, il s’agit de concevoir une gestion intégrée permettant de concilier des usages (qui peuvent évoluer) et la préservation des milieux. L’ethnologie s’est, depuis longtemps préoccupée, des relations entre nature et sociétés à travers l’identification et l’analyse des savoirs locaux, des techniques d’agriculture, de chasse ou de cueillette, des mythologies, de l’organisation de la société….
Deux grandes séries de questions sont identifiables :
•La première concerne les usages et les représentations du milieu naturel
•La deuxième porte sur les procédures à mettre en œuvre afin de permettre aux différents acteurs du territoire de participer à l’élaboration des politiques de gestion.
L’ethnologue utilise alors ses outils conceptuels et méthodologiques pour « donner à voir » les usages et représentations des groupes sociaux sur un espace donné, mais également pour interroger la place et le rôle des différents acteurs dans les procédures de gestion des espaces naturels. En m’appuyant sur des recherches menées depuis une quinzaine d’années sur les territoires insulaires, les espaces littoraux et maritimes, je souhaite illustrer mon propos et montrer que l’ethnologie et plus largement les sciences sociales sont incontournables dans les approches de gestion intégrée et durable des espaces naturels.