Bonjour à tous,
Le retour du loup en France remonte à 1992. Depuis, une population retrouve peu à peu ses territoires mais reste fragile.
Parmi ses défenseurs, des associations locales, régionales ou nationales s’emploient à informer le public des enjeux de ce retour et à promouvoir l’idée et les moyens de la cohabitation. Pour répondre aux nécessités de la conservation de l’espèce, un regroupement d’associations s’est opéré donnant naissance à CAP loup (Collectif d’Associations Pour le loup - http://www.cap-loup.fr/). Notons que le groupe intitulé Observatoire du loup n’est pas membre de CAP loup.
Cet « Observatoire du loup » a déjà suscité quelques remous dans les médias. A titre d’exemple, on pourra consulter la réponse donnée en janvier 2017 par L’Office national de la chasse et de la faune sauvage à l’allégation selon laquelle les loups étaient « aux portes de Paris » (http://rmc.bfmtv.com/emission/l-oncfs-repond-a-l-observatoire-du-loup-non-le-loup-n-est-pas-aux-portes-de-paris-1084503.html).
Il y a quelques jours, l’ONCFS rendait publique une donnée de loup dans la Somme, un département nouvellement fréquenté par un individu en dispersion (http://www.oncfs.gouv.fr/Espace-Presse-Actualites-ru16/Un-loup-identifie-dans-la-Somme-news1963). Rien ne prouve qu’il y restera, rien ne démontre que d’autres individus y sont également présents. Mais l’observation a été contrôlée et validée. C’est du tangible sur quoi on peut raisonner.
Et c’est ce qui manque très sensiblement à « l’information » fournie par l’ODL et relayée par le Télégramme (http://www.letelegramme.fr/cotesarmor/cotes-d-armor-des-traces-de-loup-bientot-recherchees-07-11-2017-11731818.php).
En l’occurrence, il s’agit d’une nouvelle allégation au fondement on ne peut plus flou (« une observation visuelle particulièrement intéressante ») mais particulièrement peu étayée qu’un journal répercute sans grande précaution, sur un mode sensationnaliste dont les effets ne peuvent manquer de susciter une psychose parmi une partie de la population (prête à ce type de réponse), d’exacerber ou déclencher des tensions entre différents groupes sociaux, et de troubler la compréhension des situations à forts enjeux écologiques. En aucun cas, ce ne peut être considéré comme une information sérieuse qui serait la divulgation d’une donnée naturaliste.
Embrayant sur la publication de cet article, l’ODL ajoute un département à sa "carte de dispersion" (22), un autre (56) dans la foulée, et pour faire bonne mesure, un troisième (35).
Mais aucune information précise n’est survenue entre temps.
Pour conclure, restons prudents vis à vis de cette annonce bretonne. Le loup pâtit suffisamment de fantasmes multiples. Soyons attentifs à ne pas les alimenter.