Bonjour,
Ca fait un certain temps que je parle à demi mots sur le forum d'un
atlas des hétérocères de Bretagne, sans avoir vraiment précisé de quoi il s'agissait. J'ai rédigé un article pour mettre sur la page des
atlas invertébrés du site de BV. Je vous le livre en avant première, afin que vous me fassiez des critiques sur ce qu'il faudrait éventuellement rajouter/enlever/reformuler.
Par ailleurs, en ce moment, c'est vraiment la bonne saison pour se mettre aux hétérocères en chasse de nuit. Avec une grosse vingtaine d'espèces que vous pourrez observer en une soirée, il y a de quoi, si vous êtes relativement débutant, s'occuper toute la soirée à déterminer les papillons sans pour autant être submergés d'insectes comme vous pourriez l'être par une chaude nuit de la fin juin...
Bonne lecture !
Mael
Les « hétérocères », souvent connus sous la dénomination de « papillons de nuit » (bien que certaines espèces soient actives le jour), regroupent la plupart des espèces de papillons qu’on peut trouver en Bretagne. Pourtant, ils sont peu connus, beaucoup moins que les papillons de jour (rhopalocères). De ce constat, début 2011, est partie l’idée de lancer un
atlas de répartition régional de ce groupe d’insectes, sur le même principe de collaboration entre Bretagne Vivante et le GRETIA qui prévaut déjà pour les
atlas rhopalocères/odonates/orthoptères. Le but est, à terme, d’avoir une connaissance correcte de cette faune au niveau régional pour pouvoir la prendre en compte dans les différents inventaires, actions de protection et de gestion de milieux, etc. en étant capable de préciser le statut des espèces rencontrées. En motivant les naturalistes bretons à se former à la reconnaissance de ces insectes par un mode de prospection spécifique et assez attrayant (la « chasse de nuit »), il devrait être possible de créer rapidement une bonne dynamique autour de ce projet.
Tous les taxons des hétérocères seront pris en compte dans ce travail (y compris les microlépidoptères) pour aboutir à une liste des lépidoptères de Bretagne. Cela dit, il est probable (sauf intérêt considérable des participants) que seuls les macrohétérocères, plus faciles d’accès pour les non-spécialistes, seront pris en compte dans les cartographies pour l’
atlas dans un premier temps. Cela concerne les familles suivantes : Cossidae, Hepialidae, Lasiocampidae, Saturniidae, Lemoniidae, Sphingidae, Notodontidae, Noctuidae, Geometridae, Lymantriidae, Arctiidae, Nolidae, Drepanidae, Endromiidae. (Selon les référentiels, vous trouverez aussi parfois la famille des Pantheidae ; et celle des Erebiidae qui, suivant la nouvelle classification de Fauna Europaea regroupe les anciens Lymantriidae, Arctiidae et certains Noctuidae.
Il est à l’heure actuelle impossible de présenter une liste des espèces présentes sur la région. Certains pistes données plus loin pourront tout de même vous aider à ne pas vous triturer les méninges avec des papillons d’Europe du Sud…
Bibliographie : Deux ouvrages qui se complètent, sont essentiels pour étudier les macrohétérocères dans notre région.
TOWNSEND Martin, WARING Paul, LEWINGTON Richard,
Concise Guide to the Moths of Great Britain and Ireland, British Wildlife Publishing, 2007.
C’est un petit guide de terrain, qui s’emporte facilement partout. Il présente les papillons dessinés, en position naturelle (c'est-à-dire, comme vous pouvez les rencontrer dans la nature). Il est en anglais, mais, même pour ceux qui ne lisent pas cette langue, le principal intérêt est dans les illustrations. Il présente tous les papillons qu’on peut trouver dans les îles britanniques, c'est-à-dire, à peu de choses près, les mêmes espèces qu’on peut trouver ici. Attention cependant, notamment dans la zone littorale en Bretagne sud, aux quelques espèces plus méridionales qui y sont présentes mais que les Anglais n’ont pas chez eux…
ROBINEAU Roland (dir.),
Guide des papillons nocturnes de France, Delachaux & Niestlé, 2007.
Celui-là est en français, et présente tous les papillons de France, donc pas de risque de manquer une espèce que les Anglais n’auraient pas. Mais il risque peut-être de perdre les débutants avec les espèces méridionales ou montagnardes… Les papillons présentés sont des individus de collection, ils sont photographiés étalés, ce qui peut également déconcerter les débutants. L’idéal est d’avoir les deux ouvrages, et quand vous ne trouvez pas dans le premier, vous consultez l’autre, ou vice-versa.
COSSON Alain,
Inventaire des Lépidoptères des Côtes d’Armor, période de 1990 à 2010, Vivarmor Nature, 2010.
Une liste départementale publiée l’an dernier, qui peut donner déjà un bon aperçu des espèces qu’on peut trouver dans la région.
ORHANT Georges, WAMBEKE Serge,
Atlas des papillons de nuit du Nord Pas de Calais, GDEAM, 2011.
Le premier
atlas régional français paru. Un bouquin de plus de 600 pages et 2 kilos (pas vraiment un bouquin de terrain, donc) ; avec de superbes photos des papillons mais aussi, pour beaucoup d'espèces, des chenilles, ce qui n'est pas courant dans les bouquins. De plus, la faune du Nord Pas de Calais est relativement similaire à la notre, même si elle présente quelques différences.
Sur internet, plusieurs sites peuvent également rendre service.
www.lepinet.fr présente des photos de tous les macrolépidoptères (vivants, in natura) de France, avec des cartes de répartition par département pour chaque espèce. Pratique pour savoir si l’espèce a déjà été vue en Bretagne, ou dans un département proche (notamment la Manche et la Loire-Atlantique qui ont déjà été beaucoup prospectés).
http://www.ukmoths.org.uk/ site anglais, présente aussi les microlépidoptères
http://www.lepiforum.de/cgi-bin/lepiwiki_vgl.pl?Schmetterlingsfamilien site allemand, présente aussi les microlépidoptères. Il permet d’afficher plusieurs vignettes d’espèces différentes sur une même page (imagos, chenilles, œufs ou chrysalides), ce qui facilite la comparaison.
http://www.ukleps.org/ScientificNamesFamilyGroups.html autre site anglais, qui n’a pas la vocation d’être complet, mais présente pour chaque espèce une fiche avec les différents stades de l’œuf à l’imago.
http://www.papillons-fr.net/ le site d’Alain Cosson (de Ploumanac’h, dans les Côtes d’Armor)
http://www.gretia.org/dossiers_liens/lassoc/atlas_macroheteroceres/atlas_macroheteroceres_frame.html la page de l’
atlas des macrohétérocères de Basse-Normandie, où on peut retrouvre de nombreuses informations utiles.
Si vous avez le moindre doute sur l’identification des papillons que vous observez, il est préférable d’envoyer une photo pour discussion sur la partie lépidoptères du forum http://www.forumbretagne-vivante.org/forum , ou si vous êtes vraiment réfractaires à l’utilisation du forum, de me l’envoyer par courriel (contact en fin de page).
Matériel : Même si on peut chercher les hétérocères avec d’autres méthodes (miellée, chasse à vue, rechercher de chenilles), le principal type de prospection efficace pour les observer est celui de la chasse de nuit. Le principe est simple : on allume une lampe à vapeur de mercure branchée à un ballast, la nuit, devant un drap blanc dressé à la verticale. Pour la puissance de la lampe, certains « chassent » avec des lampes de 80W tandis que d’autres vont jusqu’à 400W (une ampoule puissante attirera les papillons de plus loin, mais certaines espèces ne s’approcheront pas d’une lumière trop vive) : le choix est large… Comme il faut brancher le matériel sur le secteur (220V), il est utile d’avoir à sa disposition un groupe électrogène pour pouvoir prospecter dans différents milieux. Mais si vous commencez juste à vous intéresser aux papillons nocturnes, allumer une lampe dans votre jardin vous donnera sans doute déjà de bons résultats (à moins d’habiter en pleine ville où l’éclairage public fonctionne à plein régime). Par ailleurs, des néons ultraviolets de 12W ou 18W peuvent donner aussi des résultats (certes moins importants), et fonctionnent en 12V donc peuvent se brancher sur une batterie. Pour les couche-tôt, il existe aussi des pièges automatiques qui peuvent être relevés le matin, tel le piège Tavoillot dont vous trouverez une description sur la page web des macrohétérocères de la Manche.
Si, dans un premier temps, vous préférez vous cantonner aux observations diurnes, vous pourrez quand même débusquer certaines espèces d’hétérocères qui s’envoleront lorsque vous les dérangerez (en battant les branches et en les attrapant à l’aide d’un filet à papillons par exemple).
Comme il ne sert à rien de réinventer l’eau chaude, les débutants auront tout intérêt à télécharger les « conseils aux hétérocéristes débutants » rédigés par las Bas-Normands. http://www.gretia.org/dossiers_liens/lassoc/atlas_macroheteroceres/conseils_debutants.pdf
Transmission des données : Saisie en ligne :
http://www.sciena.org/PWSS/PWSS.aspx?Parameter=SEPNB_INV,SEPNB,ShowCaractContact-Suscribe
Dans l’onglet « Taxons », il faut cocher « référentiel de Serena » à la place de « taxons locaux » pour avoir accès aux taxons hétérocères.
Fichier de saisie excel : ci-joint, avec listes déroulantes (taper le début du nom d'espèce pour accéder aux espèces)
Edition avril 2017 : fichier joint disparu, j'ai voulu le remplacer par un fichier actualisé et le forum ne veut plus le prendre, demandez-moi par mail si besoin. Programme de formation : Rien de fixé officiellement pour fin 2012. Je fais souvent des sorties en Ille-et-Vilaine, n'hésitez pas à me contacter. N’hésitez surtout pas non plus à prévoir des sorties en petit groupe pour vous « autoformer » à plusieurs, et à faire vérifier les espèces dont vous n’êtes pas sûrs en prenant des photos… C’est comme ça qu’on apprend le mieux !
Coordinateur régional de l’atlas des macrohétérocères de Bretagne : Mael Garrin
mael.garrin
gmail.com
Tél : 07 80 48 42 63