M. nattereri en France
Compte-rendu de la réunion des Coordinateurs, Bourges (4-5 Décembre 2010) par Sébastien Puechmaille
Depuis 2006 et la publication des travaux des Espagnols, nous savons que les individus du continent jusqu’à présent identifiés comme M. nattereri à l’aide de critères
morphologiques ou acoustiques constituent en fait un complexe d’au moins 3 espèces différentes. Ces espèces sont M. nattereri sensu stricto, M. escalerai et M. sp. A (espèce en cours de description). Ces espèces sont vraiment très différentes génétiquement et ont divergé il y a plusieurs millions d’années.
Autant que cela paraisse surprenant, M. nattereri sensu stricto semble être plus proche de Myotis myotis, Myotis blythii et Myotis punicus que de M.escalerai.
Se pose alors la question de savoir quelle espèce est présente en France et existe-til des régions qui ont 2 ou 3 de ces espèces.
Par ailleurs, comment reconnaître morphologiquement ces espèces sur le terrain ?
Nous avons séquence des échantillons prélevés en France et démontré la présence des 3 espèces sur le territoire.
Pour le moment, nous avons connaissance de M. nattereri sensu stricto dans l’Est de la France ainsi que dans le département du Cher alors que l’espèce n’a pas été contactée dans le Sud, ce qui laisse supposer que cette espèce est plutôt répandue dans la moitié Nord de la France. M. sp. A a été trouve sur le pourtour méditerranéen jusque dans la Massif-Central a près de 1000 mètres d’altitude. Sa distribution semble être majoritairement dans la moitié Sud de la France. Même si M. nattereri sensu stricto semble plutôt être au Nord et M. sp. A plutôt au Sud, l’aire de répartition des deux espèces reste assez mal connue. La zone de contact et ou de chevauchement des aires de répartition des deux espèces reste à déterminer. Enfin, M. escalerai a été confirmé dans les Pyrénées Orientales, seul département ou l’espèce a été contactée jusqu'à présent. Cette espèce cavernicole est a priori à recherche dans le Sud de la France en région frontalière avec l’Espagne. M. escalerai se différencier par ses meurs cavernicoles toute l’année ainsi que par l’insertion du plagiopatagium sur la cheville et non pas sur le doigt du pied comme c’est le cas chez M. sp. A et M. nattereri sensu stricto.
Pour le moment, nous ne disposons malheureusement pas de critères morphologiques pour séparer M. sp. A et M. nattereri sensu stricto et seule les analyses génétiques permettent de différencier les deux espèces. Afin de préciser la répartition des 3 espèces en France ainsi que de trouver des critères morphologiques pour différencier M. sp. A et M. nattereri sensu stricto, nous encourageons les gens qui capturent M. nattereri ou trouvent des cadavres à faire des prélèvements génétiques pour analyses en laboratoire.
Pour plus d’information, veuillez contacter Sébastien Puechmaille par e-mail :
s.puechmaille@gmail.com